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14.10.2022Quand l’eau vient à manquer. Le pire serait-il encore à venir?

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Le pire serait-il devant nous ? Si nous avions cru sortir de la pénurie d’eau à la fin de la canicule, le constat était tout autre sur le terrain; en septembre, le responsable du service des eaux Louis Berclaz était toujours inquiet: «Des sources sont à sec, nous avons dû acheter de l’eau au barrage de Tseuzier. Nous avons fait le maximum cet été pour gérer la situation et alimenter l’ensemble des réseaux. Si les eaux souterraines ne sont pas réalimentées avant l’hiver, on pourrait avoir de gros problèmes.»

 

Degré zéro à 5184 m

Ce qui semble avoir été un été exceptionnel sera vraisemblablement la norme, selon les spécialistes. «Ce n’est pas la première fois que l’on vit un été sec, et il y quand eu un peu de pluie», constate Yves Rey, ingénieur, auteur du Plan directeur des eaux pour la Commune de Crans-Montana, en consultant les données de la station météo de Montana. «Ce qui change, c’est la hausse de la température: le record de l’isotherme a eu lieu en juillet avec un degré zéro à 5184 mètres! Un hiver moins enneigé avec une fonte précoce, un été très chaud et peu de précipitations, ça provoque une pénurie. Donc oui, on pourrait manquer d’eau potable cet hiver.»

 

En bleu, la somme des précipitations enregistrées à Montana jusqu’à août 2022. En noir, la norme (standard 1991-2020).


La Commune de Crans-Montana peut compter sur une équipe de professionnels, avec quatre fontainiers au bénéfice du brevet fédéral. Mais la théorie ne fait pas tout: «Nous avons une très bonne connaissance des sources, des réseaux et des possibilités de dévier l’eau pour alimenter là où elle vient à manquer. C’est d’abord l’expérience qui permet d’élaborer une bonne stratégie hydraulique», explique Louis Berclaz.

 

«Unir nos forces»

«Notre étude montrait déjà que les débits en été seront insuffisants et qu’il faut trouver des solutions de stockage», souligne Yves Rey.  Et le conseiller communal Laurent Bagnoud de conclure: «Le projet Lienne-Raspille (dont la dernière opposition pendante émane du WWF) et le rehaussement de la digue du lac de Chermignon sont des projets majeurs et prioritaires. Nous avançons aussi sur des projets avec les communes voisines de Noble-Contrée, Lens et Icogne. Vu les enjeux, nous devons réfléchir en terme de bassins versants. Et unir nos forces!»
 

Cet article a été publié dans le magazine intercommuna l’Info d’octobre 2022.