13.03.2023«Crans-Montana: les facilités d’une ville de 50'000 habitants dans une nature idyllique»
Délégué à la promotion économique des Communes de Crans-Montana, Icogne et Lens, Rafal Hys est l’homme qui attire les emplois à l’année sur le Haut-Plateau. Zoom sur ses atouts et ses objectifs.
En raison de la concurrence internationale et interrégionale croissante, même les régions qui connaissent beaucoup de succès s’emploient aujourd’hui à promouvoir leur place économique. Les Communes de Crans-Montana, Icogne et Lens (ACCM) n’ont d’ailleurs pas hésité à créer un poste de Délégué à la promotion économique pour faire fructifier leurs nombreux atouts. L’homme de la situation s’appelle Rafal Hys. C’est une véritable pile électrique, un expert du développement et des investissements qui court les congrès, les forums, les labs d’innovation, avec une cible prioritaire double: un marketing territorial international pour attirer les initiateurs de nouveaux emplois locaux à l’année, leur conseil, leur accompagnement dans le méandre des financements et des règlements, et leur mise en réseau avec le tissu économique local.
Objectif: des emplois à l’année
«Son job, c’est d’enclencher et d’entretenir un cercle vertueux, nous expliquait le président de la commune Nicolas Féraud. En clair, non seulement de donner l’envie à des créateurs d’entreprises de s’installer chez nous, mais encore de le faire en y établissant aussi leur business, et en y cherchant des collaborations avec nos sociétés, les grandes écoles et nos travailleurs.»
Rafal Hys se sent comme un poisson dans l’eau dans le milieu effervescent des postes à forte valeur ajoutée.
«Mon but est de rendre Crans-Montana encore plus visible de l’extérieur, d’exposer nos avantages comme la qualité de la vie, la qualité de la formation ici, la qualité des partenaires et des sous-traitants, ou encore les possibilités d’investissements et de financements. Tout cela pour maintenir ou créer de l’emploi dans la station. C’est un job fantastique et des plus vivifiants!»
Au rendez-vous des tops employeurs
Le Haut-Plateau a vu grandir Rafal jusque dans ses années de collégien à Sion. Puis le jeune homme met le cap au bout du Lac où il fait coup double universitaire: diplôme HEC Genève et diplôme en informatique, tout en créant une première start-up durant ses études. «J’ai commencé ma carrière dans la finance, puis l’informatique.» Que des grands noms: Pfizer, JPMorgan, Caterpillar, avec les anciens d’Arthur Andersen chez BearingPoint, Quicksilver…
«Un parcours qui m’a permis de comprendre comment tisser des liens avec de grands entrepreneurs et des créateurs de start-up, d’apprendre les différentes cultures d’entreprises. À ce moment de ma carrière, je me posais des questions sur le monde professionnel. J’ai éprouvé ce que tout un chacun découvre quand il s’aperçoit que sa vie se résume au fameux métro-boulot-dodo. Je devais traverser tout Genève matin et soir, je rentrais chez moi épuisé, je ne faisais plus rien d’autre que travailler et récupérer. Je me suis donc dit: cherche quelque chose qui convient mieux à ta personnalité!»
«Et puis mon amie vivait à Milan, alors j’ai sérieusement songé à me rapprocher d’elle. C’est dans ce contexte que je découvre un beau jour sur LinkedIn l’annonce du poste de Délégué à la promotion économique pour l’ACCM. Et ça s’est fait: me voilà!» Presque une surprise pour Rafal Hys. «Oui, quand j’étais sur ma lancée professionnelle à Genève, à aucun instant je n’ai envisagé de revenir en Valais.»
Tâche très gratifiante
Quel bilan tire-t-il de ses premiers efforts? «C’est un travail très varié et je trouve très gratifiant de redistribuer à la population les atouts de mon background académique et professionnel. Il est également très motivant d’essayer de développer des projets dans des univers à taille plus humaine, de s’adapter à tous les types d’industries de notre écosystème, d’analyser les points forts de Crans-Montana et de les projeter par le marketing territorial à l’échelle internationale et sur de nouveaux porteurs d’emplois. Ajoutez à cela, côté vie privée, que cela m’a permis de reprendre le contrôle de mon temps.»
Concrètement, Monsieur le Délégué sait tenir un discours plus qu’optimiste à ses interlocuteurs: «Dans une grande ville, tout est cloisonné. Pas ici, tout est différent. Nous sommes au soleil, au contact d’une nature magnifique, idyllique même, et pourtant, nous fournissons les facilités d’une ville de 50'000 personnes: services médicaux, polices, pompiers, écoles, services publics. Nos habitants, eux, sont généreux et toujours dans le partage, ce qui aide à créer des synergies. Côté sociétal, nous bénéficions d’une grande variété de gens de qualités. Le temps d’une promenade, vous allez rencontrer un commerçant, un galeriste, un agriculteur, un soignant. Le tout dans un climat apaisé et très sécuritaire. Je vous promets que ce n’est pas rien pour attirer de nouveaux investisseurs et de nouveaux créateurs de richesses.»
Un beau bilan
Le bilan de notre homme est d’ailleurs brillant: installation de quinze à vingt sociétés à forte valeur ajoutée; réseautages qui phosphorent tous azimuts. Deux exemples: la multinationale de l’hôtellerie Six Senses se fournit actuellement en circuit court pour ses produits maraîchers avec la jeune société MagicTomato de Paul Charmillot installée à Corin; et la société RayShaper du Prof. Dr. Touradj Ebrahimi va travailler sur la fourniture d’images révolutionnaires par hologramme pour les Championnats du monde de ski alpin que la station accueillera en 2027. Et ce n’est pas fini, Rafal Hys gère encore dans ses cartons de nombreux projets, dont certains à forte connotation internationale.
Par Jean-François Fournier