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04.07.2023«Avec LA CABANE, Crans-Montana s’offre un outil culturel fantastique!»

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La création d’une scène mobile au service des milieux culturels est un nouvel indicateur de l’intérêt de la Commune de Crans-Montana pour ce secteur. Rencontre avec Sandrine Strobino, l’âme de ce projet novateur baptisé LA CABANE.

«Danser, c’est s’interroger, aller au plus profond de soi.» La définition est signée Marie-Claude Pietragalla, l’immense danseuse et chorégraphe française. Et elle va comme un gant à Sandrine Strobino, 52 ans, en charge du projet LA CABANE pour la Commune de Crans-Montana. «J’ai dansé plus jeune, et je dois notamment à ce grand professeur qu’était Cilette Faust de m’avoir donné le goût du spectacle. Puis j’ai découvert le théâtre qui m’a accompagné toute ma vie, même si c’était parfois avec un pas de retrait.»

Son enfance, elle est marquée du signe de la station. «Je suis une fille de là-haut, sourit la comédienne basée aujourd'hui à Venthône. Je crois bien que ma grand-mère maternelle fut parmi les premiers habitants à l’année de la station. Ce sont mes racines. J’y suis donc très attachée.» Ce qui ne l’a pas empêchée de connaître un parcours professionnel à la fois riche et diversifié. Après des études de lettres à l’Université de Lausanne, elle enchaîne avec deux ans d’assistanat, puis elle travaille dans l’édition et les médias, du Nouveau Quotidien à L’Illustré en passant par dimanche.ch et L’Hebdo, puis à la télévision valaisanne Canal9. À quoi s’ajoute l’enseignement à l’École de Commerce de Sierre. Elle fera même un passage par les remontées mécaniques de Crans-Montana. «Et toujours le théâtre en parallèle, insiste Sandrine. J’aime le statut d’électron libre, et je défends un théâtre populaire, qui est dans l’immédiateté, la simplicité, la générosité. Je dis cela par rapport à un certain monde de la création contemporaine que je trouve souvent volontairement inaccessible au plus grand nombre.»


Inauguration très réussie

Sur scène, Sandrine Strobino multiplie les expériences; on la retrouve très souvent avec la troupe La Main, formée de comédiens de la région qui ont envie de conjuguer petite troupe avec petite salle, mais grande qualité. Guère étonnant dès lors que notre interlocutrice apporte son expérience à tous les stades du projet de LA CABANE: «Au début j’ai fonctionné un peu comme consultante, et j’ai beaucoup travaillé avec Alain Masserey, de l’entreprise Chardon Constructions métalliques, pour la création de cette scène compacte, d’une petite jauge de 50 personnes, qui tient sur un seul camion, mais qui se déploie pour proposer un espace public couvert et bâché sur trois côtés, et une scène également couverte dont les côtés sont ouverts sur les paysages, qu’on imagine tantôt village, nature ou montagnes.»

Présentée pour la première fois le 17 juin 2023 à l’occasion de l’inauguration de La R’uche, maison des générations à Randogne, LA CABANE séduit déjà: «Les membres du Conseil communal qui ont voulu et financé ce fantastique outil culturel nous ont transmis des retours très positifs. Le public lui aussi a apprécié. Artistes de rue, comédiens, chanteurs, également. Maintenant, LA CABANE va bénéficier encore de quelques améliorations et elle sera disponible pour les amateurs de théâtres, les sociétés locales, les écoles, et tant d’autres encore au fil de projets qu’il reste à inventer, pour peu qu’ils unissent une vraie envie et une passion du spectacle.» 

Et de conclure, visiblement optimiste: «Il y a un terreau pour le théâtre dans les villages de la commune. Je pense à la compagnie Les Môdits de Chermignon, mais pas uniquement: cet espace peut accueillir de la musique, de la danse, des contes, des lectures… Ça bouillonne aussi ailleurs.»


Envie d’avoir envie

Aujourd’hui, au terme de cette phase une, Sandrine Strobino rempile. «Ce n’était pas prévu, rigole-t-elle. Mais en développant le projet, je m’étais rendu compte qu’il ne fallait pas le diluer dans les couloirs de la commune, et qu’on devait prévoir une personne responsable pour LA CABANE. Je l’ai tellement expliqué à tout le monde qu’ils m’ont dit pour finir: "Eh bien ce sera toi…" Je me retrouve donc comme une sorte de gardienne de cabane, et j’adore ça. Pour moi, LA CABANE évoque la forêt, les réunions de copains qui se racontent des histoires tous serrés sous les branchages. Je vois un peu de cela dans notre projet. Mais pour l’heure, je vais commencer par tricoter un fonctionnement pour cette nouvelle scène.»

Pas de programmation figée dans LA CABANE. Quand on écoute Sandrine, difficile de ne pas penser à Johnny et son tube «L’Envie», un mot-clé qui revient souvent dans le discours de la comédienne. «C’est ce que j’aimerais faire: prendre mon bâton de pèlerin et susciter des envies. On a la chance d’avoir cet outil qui permet de rêver à beaucoup de choses. Alors: place à l’imagination!»

Par Jean-François Fournier

Priorité à Crans-Montana

Si Sandrine Strobino n’exclut pas de traiter des demandes de location de cette nouvelle structure émanant d’autres régions du canton, elle insiste sur la raison d’être locale de LA CABANE: «Nos autorités ont voulu cet outil pour développer les projets culturels dans les villages, et pas seulement en station. Pour ce faire, tout est allé très vite: budget fin février, inauguration mi-juin. C’est un vrai tour de force que nous avons réussi tous ensemble. Alors oui, nous allons prioriser les manifestations locales.» 

Trop tôt pour l’heure d’évoquer les prochains projets de cette scène mais des idées courent déjà dans l’air…: «Ça viendra, mais il me faut encore la faire connaître et donc aller à la rencontre des gens.»