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08.04.2024Sur les pistes de Crans-Montana, les Coubès Brothers n’ont pas le blues

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Ils ont la glisse et les sensations fortes rivées au corps: Aurélien (16 ans) et Louis (22 ans) dévalent les pistes de bike et de freestyle à la recherche de performances et de belles images qui ont déjà fait le tour du monde. Rencontre en fin de saison de ski avec ces deux amoureux de Crans-Montana: les deux jeunes sportifs parlent avec passion de la région où leur famille s'est installée.

C’est l’histoire d’une famille d’origine neuchâteloise où le sport occupe une place centrale. Chez les Coubès, on a longtemps conjugué BMX, vélo et ski. Aurélien, le plus jeune des ambassadeurs de Crans-Montana, sourit: «Aujourd’hui, je suis focalisé 100% freestyle. Pour progresser, c’est indispensable.» Louis, de six ans son aîné, se consacre au coaching du frangin l’hiver, et à la production de vidéo (il est pilote de drone) l’été à la tête de sa propre société. Emma leur sœur (24 ans, architecte en paysage), pratique le snowboard qu’elle enseigne à l’école de ski de Crans-Montana, lorsqu’elle revient du Canada où elle est en étude actuellement; et l’été, elle glisse avec son wakeboard sur lac Etang-Long.

Quant aux parents, la mère est ex-windsurfeuse, et le père, Olivier, ancien snowboardeur, s’occupe aujourd’hui de l’hôtel B&B familial, le Colorado Riders Chalet (l’ancien hôtel Colorado), un lieu idyllique aux Barzettes où tout est orienté sports, comme en témoignent les deux labels: Swiss Bike Hotels et Snow Sports Hotel. «On a tout fait ensemble pendant des années, raconte Aurélien, c’était génial. Mon père nous a mis sur tout ce qui glisse ou qui roule, de la planche à voile aux BMX. Maintenant, il souffre de sclérose en plaques; s’il n’est plus en piste avec nous, il nous aide autrement, comme manager, responsable du sponsoring et des médias.»


Objectif: vivre du ski

«J’ai 16 ans, poursuit cette graine de champion, donc une belle marge de progression. Mes objectifs sont clairs: vivre du ski le vite possible et disputer un jour les Jeux olympiques.» «Il a encore du chemin à faire, complète Louis. Mais le potentiel est là. Il doit progresser dans la zone de sûreté. Dans l’immédiat, on va engranger de l’expérience aux championnats du monde juniors. Les Jeux et les XGames, c’est pour plus tard.»

Coach patenté dans toutes les formations freestyle, Louis Coubès rend lui aussi hommage à la famille: «Il y a peu de parents qui vont autant à fond dans la passion de leurs enfants que l’ont fait les nôtres. D’ailleurs, les deux pratiquaient déjà le snowboard, c’était donc facile de les suivre. Ils ont toujours été d’un soutien mental à toute épreuve. Et puis, j’aime ce que nous faisons à l’hôtel: on y croise d’autres athlètes – nous avons accueillis des participants à la Coupe du monde de ski – et cela a donné des échanges intenses et riches. C’est aussi pour ça qu’on aime les ambiances de compétition.» Le grand frère n’entend toutefois pas brûler les étapes: «Aurélien doit d’abord viser la Coupe d’Europe, et dans deux ans, on envisagera la Coupe du monde.»


«Une station incroyable!»

Quand on leur dit «Crans-Montana», les Coubès Brothers s’illuminent. Parole au cadet: «D’abord, c’est notre maison depuis trois ans. Et je suis très heureux d’y revenir entre deux déplacements. C’est une station incroyable! Il y a toujours quelque chose à faire. J’y ai beaucoup d’amis, comme si j’y étais né.» Et l’aîné d’ajouter: «Avec ma grande sœur, on a appris à skier au Petit Paradis à Bluche. C’est une station vraiment très sportive et cela implique un esprit, une mentalité qui nous convient très bien. Où trouve-t-on ailleurs autant d’activités dingues? Je viens notamment de commencer le golf, après le freestyle et le VTT.»

«Comme ambassadeur de la destination Crans-Montana, je me réjouis des Mondiaux de 2027, enchaîne Aurélien. On aura la chance de vivre un événement historique avec une station bondée et des visiteurs du monde entier. » Petit regret pour Louis, «Crans-Montana a certes l’un des seuls pipes en Suisse, mais c’est un parc trop petit pour notre niveau actuel. Ce sont plutôt les Grisons qui ont désormais le leadership dans ce domaine. Laax a par exemple le plus grand half-pipe d’Europe, ainsi qu’une académie de freestyle.»


Discipline très exigeante

Si tout paraît simple lorsqu’on suit les as du Big Air ou du half-pipe, «le freestyle est une discipline qui exige beaucoup de ses pratiquants», explique Aurélien Coubès: «En été, j'ai plusieurs programmes d'entraînement. Tout d’abord le renforcement physique en salle de sport, une base essentielle pour rester au top de ma forme. En complément, je passe beaucoup de temps à perfectionner mes sauts et figures sur air bag et trampoline.»

«En hiver, je me consacre presque totalement au ski. Les rares moments où je ne suis pas sur mes lattes, je continue mes entraînements physiques pour garder la force que j’ai travaillée en été. Je pratique le stretching pour rester souple – c’est capital dans mon sport – et éviter les blessures, et je perfectionne ma technique sur les trampolines avant de me lancer dans des figures sur un air bag. Je m'entraîne aussi plusieurs fois par semaine au Centre National de Performance Ouest à Brigue pour améliorer ma coordination de mouvements, renforcer mes muscles et gagner en souplesse.»

Les rêves mondiaux et olympiques sont à ce prix...

Par Jean-François Fournier