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04.10.2022«Votre série I love Crans-Montana, c’est du sur-mesure pour moi !»

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Quinquagénaire dynamique, directrice du Centre Scolaire Intercommunal de Crans-Montana, Stéphanie Mendicino est fière de ses racines et de ses écoles qui, pour la première fois depuis des années, regagnent des élèves.

 

À l’instar d’autres écoles de communes d’altitude, celles du Haut-Plateau de Crans-Montana avaient une fâcheuse tendance à perdre des élèves; mais aujourd’hui, après huit ans de chiffres négatifs, la tendance s’est inversée. Un succès qui est accueilli avec joie par Stéphanie Mendicino, directrice du Centre Scolaire Intercommunal de Crans-Montana.

Mère de trois enfants et jeune grand-maman, cette personnalité remplie d’énergie positive présente en effet un bilan à rendre jaloux ses confrères: hausse des effectifs, sécurité optimale, bien-être des écoliers, et tout ça dans un décor paradisiaque. «J’ai le plus beau bureau du canton», sourit notre hôte en pointant le paysage au-delà de ses fenêtres.

 

Des racines et du rêve

«Depuis le début, j’ai eu l’impression que cette école était mon école. Très vite, avec l’équipe enseignante en place, nous avons apporté une couleur proche de mes valeurs. Toute petite, je rêvais déjà de devenir maîtresse. Alors, j’ai fait l’École Normale – disparue désormais. Cinq années magnifiques, et à l’exception d’une première année à Vissoie, j’ai toujours été enseignante à Crans-Montana, qui plus est tout à côté de chez moi. C’est une chance incroyable de pouvoir profiter du bien-être et de la nature du Haut-Plateau, là où j’ai mes racines les plus profondes. Si je devais résumer mes sentiments, votre série I love Crans-Montana, c’est du sur-mesure pour moi. Cette commune si ensoleillée et si proche de la nature à chacune des saisons, elle me définit; c’est même carrément moi!», s’enflamme Stéphanie.

Même au point de bouder la sublime Calabre dont est originaire son mari? «Non, bien sûr, c’est le lieu de nos vacances familiales, mais même là, je suis heureuse de rentrer à la maison et de retrouver le Valais. Je n’ai jamais eu besoin de voyager à l’étranger pour me sentir plus légère ou différente.» Elle jette une nouvelle fois un coup d’œil par la fenêtre: «Regardez ces couleurs d’automne, c’est magnifique!»

 

Hausse des effectifs scolaires

Ce sentiment très fort de ses origines n’est sans doute pas pour rien dans la réussite professionnelle de Madame la directrice: «Il est exact que pour la première fois depuis que je suis en fonction, nous avons inversé la courbe des effectifs. Avec 455 enfants scolarisés, nous sommes encore loin du record de jadis à 800 élèves, mais il était important d’initier une dynamique similaire à celle que l’on constate dans les communes.» Une dynamique que l’on ressent dans tous les recoins des deux bâtiments de la route des Sommets de Crans, et au Pavillon genevois, le bijou forestier que le Centre Scolaire loue pour ses plus jeunes élèves aux Hôpitaux Universitaires de Genève.

Autre problématique qui s’est présentée à Stéphanie Mendicino: l’engagement de nouveaux enseignants. «L’hiver, les routes, tout cela décourage d’éventuels pendulaires, explique-t-elle. En revanche, nous recrutons sans trop de peine, car celles et ceux qui nous rejoignent le font avec davantage de conviction, et parce qu’ils aiment travailler dans un milieu proche de la nature, et dans une communauté ouverte où tout le monde se connaît et s’apprécie.»

Les variations démographiques, elles aussi, compliquent le travail de la directrice. «Pour éviter les yoyos du nombre de classes et les éventuelles suppressions d’emplois ici ou là, il faut jongler finement. Pour l’instant, on y arrive. Il faut dire que je suis très motivée par la dimension humaine de ma fonction, et épaulée par des équipes, pédagogiques et administratives, qui sont tout simplement fantastiques…»

 

Des parents plus proactifs,
des enfants mieux écoutés

Trente ans de carrière en cette rentrée 2022, voilà de quoi aiguillonner l’esprit et plus particulièrement l’analyse du métier. «Beaucoup de choses ont changé, souligne Stéphanie. On est passé de l’école traditionnelle à l’école inclusive – je préfère dire à une école où l’on prend en compte les différences entre les élèves tout en permettant à ceux qui ont moins de facilité de se sentir bien en classe. »

Le rôle des parents aussi a évolué: «Il y a à présent davantage de possibilités de dialogue, de construire ensemble un vrai partenariat. Ce ne sont pas des concepts creux. J’y crois à fond. Et je salue le fait que les parents d’aujourd’hui sont plus collaboratifs, plus proactifs que ceux que je rencontrais à mes débuts. Les enseignants partagent donc plus de choses avec eux.»

Quant aux enfants, ils ne sont pas en reste: «Ils participent et ils s’expriment plus. Du coup, ils sont sans doute mieux écoutés – comme c’est le cas dans toute la société, d’ailleurs! Ce sont ainsi des conditions globales favorables et qui nous aident à les faire grandir.»


Sécurité optimale

Parmi les dossiers chauds qui préoccupent Mme Mendicino, l’écoresponsabilité, l’accompagnement des jeunes filles et la sécurité. En clair, la réflexion autour d’une production d’énergie par des panneaux solaires sur les toits du Centre Scolaire, la mise à disposition de serviettes hygiéniques gratuitement pour les adolescentes, et la pose de caméras de surveillance dans les abords des écoles. «Cette sécurité optimale est très importante pour nous et pour les parents qui arrivent dans la commune et nous confient leur progéniture. Quand on les interroge, c’est même un "plus" qui les incite à s’installer chez nous et qui participe de ce bien-être, de ce bien vivre ensemble si constitutif de Crans-Montana.»
 

Par Jean-François Fournier