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07.12.2023«Depuis n’importe où à Crans-Montana, on est à cinq minutes de la nature»

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Président du tout nouveau Groupement des Associations de Crans-Montana Région (GACMR), Stéphane Cina est un ébéniste qui a plus d’une corde à son violon.

Vous n’avez pas pu le manquer dans les médias: l’extraordinaire vélo en bois présenté à l’occasion de l’étape du Giro sur le Haut-Plateau par un ébéniste aussi créatif que brillant, je veux parler de Stéphane Cina, 64 ans, président du tout nouveau Groupement des Associations de notre région.

Quèsaco ou qu’est-ce que c’est, en langue occitane? Tout a débuté voilà une année; la Commune de Crans-Montana contactait les 89 associations pour les premières «Assises», sous l’égide de la Fondation pour le développement durable des régions de montagne (FDDM). La démarche s’inscrivait dans le cadre de "Lab 2030, Fabrique(s) à entreprendre" qui mettait en avant l’importance des milieux associatifs pour qu’une région soit dynamique. Sierre, Sion et Crans-Montana ont chacune mené sur leur territoire cette démarche participative. Et chacune des trois régions a développé quelque chose: à Crans-Montana ce fut le GACMR. «En octobre, raconte Stéphane, après plusieurs rounds de discussions, nous avons convenu qu’il était intéressant de regrouper les efforts des associations et des sociétés à travers l’élaboration de statuts, avec une plateforme commune d’outils utiles à l’organisation d’événements, et de buts partagés par tous.»


Un agenda unifié

Point primordial pour le président: l’unification des agendas. «La mise sur pied d’un calendrier en tenant compte des besoins de tous était une chose fondamentale pour nous. Cela permet non seulement à chaque association d’être seule à inviter le public à telle ou telle date, mais encore de gérer les bénévoles à l’échelle de la région via une base partagée d’adresses, ce qui est un gros avantage pour tout le monde, et qui permet aux bénévoles intéressés de s’engager pour plusieurs manifestations.» Stéphane Cina sait de quoi il parle, lui qui officie ou a officié dans des manifestations aussi différentes que les Coupes du monde de ski, les courses de vélo ou les concerts de fanfare. Et de sourire: «Maintenant que j’ai laissé la direction de l’entreprise à mon fils et à mon frère, j’ai plus de temps pour m’engager au service de la communauté.»


Henry Jacques Le Même

Outre son fameux vélo, le président du GACMR a réussi un autre chef-d’œuvre pour un de ses clients: une pièce de 50 m² entièrement refaite sur un modèle des années trente du génial architecte de Megève Henry Jacques Le Même (il y a créé le style chalet de skieur pour les Rothschild, les Bourbon et bien d’autres). Sa maison hommage au Corbusier y mérite à elle seule un détour. «Ce client est venu me voir avec un livre de l’époque et a pointé la photo d’une pièce signée Le Même. Il m’a dit: "J’en veux une à l’identique". Il m’a fallu du temps et une loupe pour tout élaborer: les parquets, le plafond, les parois, les chaises, les tables, bref le mobilier au complet. Cette réalisation a été l’un de mes grands bonheurs professionnels.»


Avec l’aide de la HES-SO

Revenons sur les fonts baptismaux du GACMR avec les buts désormais annoncés par le Groupement: «Ils sont au nombre de trois. Primo, se connaître, à savoir se donner le temps de dégager tous nos points forts et nos besoins; secundo, se faire connaître et jouer la concorde entre toutes nos associations, et tertio – c’est très important – bien communiquer. Entre nous, et avec nos concitoyens.»

Dans cette démarche, les responsables bénévoles du GACMR sont épaulés, pour la création des outils nécessaires à l’organisation d’events, par la Team Academy de la HES-SO. «Il y a une classe de première année qui planche sur notre plateforme, ajoute Stéphane Cina, il y aura ensuite également un travail de diplôme qui nous sera consacré. C’est incontestablement une aide précieuse qui nous est octroyée. Notre objectif est d’avoir accès à toutes les données primordiales: les autorisations à demander, les questions de sécurités (police, service du feu), tous les contacts utiles, l’agenda, les adresses de bénévoles qui sont disponibles, celles des médias, etc.»


Quid du vélo de route ?

Crans-Montana pour le président du GACMR est une sorte de paradis sur terre: «Côté décors, la station se transforme sans cesse. Elle a fait d’énormes efforts ces dernières années pour soigner son image. Crans et Montana proposent des centres qui sont beaux et agréables à vivre, on ne peut pas dire ça de toutes les stations valaisannes. Côté ambiance, le caractère des gens et notre tissu associatif très dense sont des atouts indéniables pour nos concitoyens comme pour nos visiteurs.»

«Où que l’on soit chez nous, Nord, Sud, Est, Ouest, on est à cinq minutes de la nature, complète Stéphane Cina. Qui peut en dire autant? On n’a pas une identité très typée comme Verbier avec les sports extrêmes et le VTT, mais on est généraliste. On peut tout faire à Crans-Montana et cela nous positionne magnifiquement sur les différents marchés touristiques.»

Petit bémol avec un grand sourire: «Venant du Vélo-Club, je regrette qu’on n’ait pas encore tracé les pistes cyclables à leur juste mesure. Et il y a encore beaucoup à faire pour organiser des parcours sécurisés depuis la plaine, parcours qui deviendraient assurément un must pour les fans du cyclisme de route. La Commune de Crans-Montana s’implique, certes, dans le développement durable, mais il s’agit aujourd’hui de passer à la vitesse supérieure.»

Par Jean-François Fournier

Les Cina, au temps des « British »

S’agissant de la famille, les Cina ont une jolie histoire: «Mon père vient de Salquenen et s’est installé ici pour travailler comme employé ébéniste et menuisier au « British » comme on avait baptisé à l’époque Le Palace, devenu plus tard la Clinique lucernoise. Mais quand les touristes anglais se sont faits plus rares, il a été licencié et s’est mis à son compte. Ce fut le début de notre entreprise familiale d’ébénisterie.»

À noter que Stéphane est expert pour la maîtrise en ébénisterie-menuiserie et président de la commission d'assurance de qualité romande dans son métier. «Il faut dire que c’est un job est fabuleux, comme en témoigne l’excellente fréquentation de notre filière de formation.»

JFF