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18.10.2021L'air que l'on respire à Crans-Montana est bon, mais....

Depuis l’étude nationale Sapaldia, on sait que Crans-Montana jouit d’une qualité de l’air bien meilleure que de nombreux endroits en Suisse. Mais alors pourquoi la station de mesure à la Moubra enregistre-t-elle plus de dépassements de la limite que Sion?

 

La qualité de l’air s’améliore en Valais, nous dit le rapport annuel sur la protection de l’air 2020. À Crans-Montana, plus exactement à la Moubra, se trouve une station de mesures que le Canton du Valais considère comme représentative du «rural d’altitude». Cette station a rejoint en 2015 le réseau cantonal Resival (Réseau d'observation des polluants atmosphériques).

Depuis l’étude nationale Sapaldia, on sait que Crans-Montana jouit d’une qualité de l’air bien meilleure que de nombreux endroits en Suisse. Mais alors pourquoi, quand on regarde de près la courbe de l’ozone, la ligne rouge est-elle franchie à plusieurs reprises (120 µg/m3) ? À la Moubra, 74 dépassements de la limite horaire ont été enregistrés en 2020, alors qu'il y en a eu 23 à Sion. Nous avons posé la question au responsable cantonal de la protection de l’air. Deux raisons permettent de l’expliquer.

  • D’abord, si l’ozone provient de l’activité humaine, le gaz irritant est favorisé par la proximité des forêts: des composés organiques volatils émis par la végétation contribuent à la production de ce polluant. Et à la Moubra, on est en pleine nature! Le rayonnement solaire, plus intense en altitude, joue un rôle aussi.
  • Ensuite, avec la pression atmosphérique, l’altitude à laquelle sont enregistrées les données influence les résultats. C’est pour cela que des corrections sont généralement apportées en haute altitude, mais pas de chance pour nous à Crans-Montana: notre station de mesure à la Moubra se situe juste en dessous de la limite à partir de laquelle cette correction est introduite (1500 m).

«Même en corrigeant les données en raison de l’altitude et en tenant compte que rien ne peut être fait pour réduire les émissions organiques de la végétation, il est important de tout entreprendre pour améliorer encore la qualité de l’air», recommande le responsable cantonal de la protection de l’air.

À Crans-Montana, le bon air de la montagne est toujours une réalité, mais il faut diminuer ces pics d’ozone.

Si, en plaine, où les sources de pollution dues à l’activité humaine sont importantes, il y a une forte marge d’amélioration, par contre en montagne c’est plus complexe (pas question de raser nos forêts, évidemment!) Mais des solutions existent et elles doivent être activées: «D’une part, il est nécessaire de déployer au maximum les économies d'énergie. D’autre part, il faut remplacer les énergies fossiles, pour le chauffage comme pour les véhicules.»

Cet article a été publié dans le magazine intercomunal INFO N. 32.

Rapport annuel sur la qualité de l'air en Valais: améliorations en 2020

La qualité de l’air s’améliore en Valais. Le rapport annuel sur la protection de l’air confirme la tendance. En 2020, les niveaux des particules fines et de dioxyde d’azote ont rarement dépassé les valeurs limites journalières. Quant à l’ozone, les dépassements ont été mineurs. La météorologie et la diminution du trafic routier, entraînée par les restrictions liées au Covid-19, ont concourru à ces résultats. L’apport d’azote dans l’environnement, provenant principalement de l’ammoniac dans l’air, requiert cependant une surveillance particulière. La vigilance reste de mise et les efforts doivent se poursuivre.

Le plan cantonal de lutte contre la pollution atmosphérique adopté en 2009 porte durablement ses fruits, comme l’indique le dernier rapport sur la qualité de l’air du Service de l’environnement. Les émissions polluantes ont progressivement diminué dans les domaines de l'élimination des déchets, de l'industrie et du commerce, des transports et des chauffages. L’amélioration de la qualité de l'air observée en Valais depuis 2006 en matière de particules fines et de dioxyde d’azote se confirme sur le long terme.

Particules fines

Si en 2020 les particules fines PM10 ont dépassé à quelques reprises la limite d'immission journalière en Valais, elles sont restées en-dessous du seuil admis pour chacune des régions types. Les incursions de sable du Sahara en janvier, février et novembre expliquent huit des neuf dépassements enregistrés. La pollution annuelle aux PM10 est ainsi qualifiée de faible à modérée. Les particules fines PM2.5 sont plus problématiques pour la santé en raison de leur très petite taille. Leurs immissions, plus proches des valeurs limites, représentent un défi pour l’avenir.

Dioxyde d'azote

La valeur limite annuelle de dioxyde d'azote, issu de combustibles fossiles et carburants, a bien été respectée sur l’ensemble du territoire depuis 2013. Les restrictions imposées en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19 ont eu un impact important sur le trafic routier. A Sion par exemple, la diminution de la circulation se traduit par une moyenne annuelle de dioxyde d’azote sensiblement inférieure à celle de 2019.

Ozone

La pollution d’ozone se situe à nouveau au-delà des valeurs limites. Les niveaux d’immission se situent toutefois plus bas par rapport aux deux années précédentes. Le réchauffement climatique présente un risque d’augmentation d’évènements météorologiques favorisant la production d’ozone. Réduire davantage les principaux précurseurs (NO, NO2, composés organiques volatils) émis par l'industrie, le commerce, les ménages et les transports reste ainsi une priorité.

Ammoniac gazeux

En plaine du Rhône, des mesures réalisées en collaboration avec l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) montrent que les charges azotées dépassent de deux à trois fois les limitations établies pour les forêts de résineux. L’ammoniac gazeux a contribué à plus de 50 % aux excès. La charge des dépôts azotés reste toutefois moins critique en Valais en comparaison avec le plateau suisse. Les apports de polluants atmosphériques azotés dans l’environnement sont nuisibles pour certains écosystèmes et requièrent une surveillance particulière. Le problème est dû majoritairement aux émissions d’ammoniac de l’agriculture, mais aussi aux oxydes d’azote des moteurs.

Afin de protéger les personnes, les animaux, les plantes et leurs habitats des effets nuisibles de la pollution atmosphérique et de prévenir certains effets nocifs du changement climatique, la Confédération et les Cantons veulent atteindre un niveau d’émissions le plus bas possible, tenant compte de la viabilité économique et à l’aide des technologies les plus récentes. En ce sens, le passage progressif aux énergies renouvelables contribue clairement à une évolution favorable.

Communiqué de presse diffusé par l’Etat du Valais